Les mythes revus et corrigés pour le meilleur... Et pour le pire !

dimanche 16 mars 2014

Au bout du conte...

Quand les contes populaires sont réinterprétés intelligemment 

«Le petit chaperon rouge» revisité par la photographe Sarah Moon. Au programme : contraste et ambiance inquiétante

Si vous aussi, vous avez souffert des révélations de Bettelheim concernant les contes de votre enfance, sachez que je compatis. Bettelheim se fonde sur une analyse freudienne en exploitant le mythe d’Œdipe pour mettre en évidence les symboles phalliques, la cruauté et autres réjouissances dans nos histoires préférées. Ces histoires, à première vue, innocentes cachent en réalité une lecture implicite plus tumultueuse. Chagrinés d'avoir octroyé une confiance aveugle dans ces lectures, vous vous demandez si Bettelheim ne serait pas un vieux pervers décatis ayant pour unique but de déceler les connotations sexuelles dans nos contes favoris ? J'ai le regret de vous annoncer que la lecture psychanalytique des contes est lue et approuvée par tous les intellectuels. La puissance du conte réside dans son caractère didactique et initiatique. La multiplicité des symboles ainsi que la relecture de certains mythes immémoriaux (Œdipe...) sont nécessaires pour l'éducation de l'enfant.
Au risque d'en décevoir plus d'un, les films d'animation Disney ne respecte en rien les symboliques et messages forts présents au sein des contes originels. En occultant la charge émotionnelle de ces symboles, les Disney privent le conte de sa visée éducative. Je m'adresse à vous fans et autres groupies : ne déplorez pas vos personnages préférés et n'invoquez pas dieu Mickey pour exiger réparation, puisque foultitudes d'autres œuvres réutilisant les contes il y a.
Les contes (pérennisés grâce aux frères Grimm et à Perrault) sont imprégnés dans notre inconscient et sont très régulièrement repris dans des œuvres, notamment artistiques comme le témoigne l'initiative de la photographe Sarah Moon (photo ci-dessus). 


De la même manière, l'oeuvre cinématographique contemporaine Au bout du conte d'Agnès Jaoui et de Jean-Pierre Bacri est particulièrement intéressante. L'initiative de réappropriation des mythes populaires dans une œuvre visuelle et moderne est particulièrement réussie.

Agathe Bonitzer dans le rôle symbolique du petit chaperon rouge et Benjamin Biolay figure du mal incarnant le loup légendaire dans une scène où la symbolique des couleurs est très forte.

Le duo infernal Jaoui/Bacri, connus pour leur finesse d'écriture et leur humour cynique, signe une comédie sentimentale ayant une dimension universelle grâce à la réutilisation des personnages des contes de fée. Ces derniers sont stéréotypés (le prince charmant, le grand méchant loup, la bonne fée, la méchante reine...) et participeront à former l’héroïne. Ils l'aideront à grandir bien que cette entreprise soit douloureuse. D'après Télérama, la force du film réside dans la volonté de mêler des personnages venant de milieux sociaux différents en quête de vérité. 



Bande annonce d'un film à l'humour subtil et décalé


Sur ce,

salutations légendaires

Agathe

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